La première course par étapes en cyclocross a eu lieu le weekend du 14 février 2016 à Schaffhouse. Les Romands Damien Bisetti et Yves Corminboeuf étaient de la partie sous la bannière du team Velosophe Beer. Ce dernier revient sur ces 3 jours d’une course folle.

Tout a commencé vendredi 12 février en milieu d’après-midi, entre 2 averses, par un prologue de 20 km. Les coureurs quittent le centre de la magnifique ville de Schaffhouse, rapidement les pneus à crampons trouvent un terrain à leurs utilités. On découvre alors un magnifique parcours dessiné, une alternance de petites routes, de gravier, de chemins de forêt. Ce prologue est certes roulant, mais ô combien physique avec ses nombreux changements de rythme ! Il nous permet alors de nous mettre en jambes et de juger notre forme. Notre hôtel se situe à 200m de l’arrivée, ce qui nous permet de nous réchauffer rapidement et de prendre notre douche.

100 km, l’étape qui fait peur…

La soirée commence par le briefing du lendemain. La salle de l’hôtel est remplie de coureurs attentifs et tendus à l’énoncé du menu de samedi. Heureusement, un souper convivial nous pousse à la détente. Samedi 13 février, plus de 2000m de dénivelé sont au programme, pour une distance de 100 km. De quoi appréhender cette journée !

Pourtant , à peine le départ donné, les coureurs se lancent à tombeau ouvert sur les premières pentes. La neige tombée durant la nuit rend le parcours encore plus physique. On découvre alors un mix de conditions qui fait toute la beauté du cyclocross: gravier, boue, neige, flaques, escaliers et j’en passe. La région se prête admirablement bien au cyclocross. En effet, les descentes et les montées s’enchaînent sans interruption tout au long du parcours.

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De la boue, de la neige et un grand sourire pour le duo Yves Corminboeuf et Damien Bisetti. Photo Apix/Alex Buschor.

Entre les éclaircies et les bancs de brume, on découvre un ciel bleu qui donne à cette région un décor de carte postale. La neige et les flaques d’eau nous durcissent les muscles, heureusement que l’on peut se réchauffer aux ravitaillements garnis avec des boissons chaudes.

Au bas de chaque descente, on dépasse des coureurs affairés à réparer leur monture. Oui, un pilotage ‘’propre’’ est requis pour éviter toute crevaison ou mauvaise surprise. Après 5 heures de sueur nous voilà à l’arrivée, maculés de boue, mais heureux et fiers de cette journée qui n’a pas été gratuite.

Le briefing du soir ne nous rassure pas, la pluie étant attendue pour la dernière étape du dimanche.

Dimanche 14 Nous nous levons courbaturés de la veille. Heureusement la pluie a cessé pour le départ. C’est donc parti pour 90 km. Le départ donne le ton de la journée qui nous attend : une montée raide dans les cailloux. Certains marchent, poussent leur vélo, d’autres jouent les équilibristes pour ne pas tomber. Cette première heure de course est la plus longue du weekend, les descentes techniques s’enchaînent, glissades, portages, le cyclocross reprend alors ses droits.

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Le Tortour cyclocross: une expérience unique. Photo Alex Buschor.

Des petits groupes de coureurs se forment et s’entraident, tous dans la même galère, les regards se croisent, on se sourit, on souffre tous ensemble. En chemin, petit détour par l’Allemagne, histoire de découvrir quelques villages au charme typique. On reprend ensuite la direction des chutes du Rhin ou la pluie nous attend pour les derniers kilomètres.

Quelle expérience unique ! Quel défi et quelle organisation ! Le Tortour cyclocross est une aventure humaine exceptionnelle, courue par des passionnés et des guerriers.

Lukas Winterberg est le grand vainqueur de cette première édition avec 8h30 d’effort ! Et si les vainqueurs n’étaient pas le duo qui a mis 8heures de plus pour le même parcours? Yves Corminboeuf

On relèvera l’excellente 3e place par équipe du duo romand, qui a su tirer son épingle du jeu dans ces conditions dantesques.