Depuis le 1er janvier dernier, les automobilistes ont l’obligation de rouler avec leurs phares allumés 24 heures sur 24. L’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation (paquet de mesures de la réforme Via sicura du Conseil fédéral) provoque la grogne des amateurs de petite reine. D’une manière générale, les cyclistes considèrent être éblouis par les phares des voitures, surtout par les LED. Ils estiment aussi que les voitures s’aveuglent mutuellement. Et que dès lors, ceux qui roulent à vélo deviennent invisibles dans une marée d’éclairages. « Ce sont les deux roues, et les piétons, qui vont faire les frais de cette nouveauté, commente un cycliste. Eux n’ont pas les moyens de se signaler dans le trafic. Souvent plus lents, ils sont déjà mal considérés par les automobilistes. Psychologiquement, cette mesure aura pour effet de les rendre peu visibles aux yeux des conducteurs de quatre roues. »

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Et puis, les cyclistes craignent encore, à terme, de devoir équiper leurs vélos de phares plus puissants qu’actuellement et surtout de devoir les laisser allumés en permanence avec à la clé, estiment certains, gaspillage et pollution (les piles boutons, par exemple, sont onéreuses et polluantes).

Du côté de Pro Vélo Suisse, on n’a pas publié de position officielle sur le changement de droit. « Cela ne veut pas dire qu’on se désintéresse du sujet, explique Daniel Bachofner, chef de projet. Il est évident que quand on continue d’éclairer de plus en plus de véhicules, tout le reste disparaît. Les yeux des automobilistes s’adaptent aux phares allumés et les conducteurs ne voient plus les cyclistes et les piétons non éclairés. Soit les composantes les plus vulnérables du trafic. C’est un risque sérieux. » Yves Terrani