Édito du magazine Vélo romand n°43 – automne 2017 – Les derniers mois n’ont pas été tout calmes sur le front de la cohabitation entre cyclistes et autres usagers de la chaussée, c’est le moins que l’on puisse dire. Et quand certaines polices cantonales s’associent à la Suva pour imputer la majorité des accidents les impliquant aux cyclistes eux-mêmes — alors que les chiffres officiels disent tout le contraire — ce n’est pas pour arranger les choses.

Il faudra pourtant bien les arranger, ces choses, car les vélos sont là, et même toujours plus présents, que ce soit en en ville, sur les routes de campagnes et de cols du Jura, des Préalpes et des Alpes.

À l’arrivée « sauvage » de 900 vélos en libre-service à Zurich, à la mi-août, les réactions ont été vives face à cet « usage accru » du domaine public. On parle-là de l’espace occupé par une petite septantaine de places de stationnement automobile ! Combien y en a-t-il dans tout Zurich ? Et si une entreprise privée prévoit de gagner de l’argent avec une telle offre, c’est qu’il y a un potentiel certain. Les cyclistes seront plus nombreux, plus visibles et plus en sécurité.

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Cela obligera aussi communes et cantons à répondre concrètement à cette demande désormais bien visible, encouragés qu’ils seront par l’article constitutionnel de l’initiative vélo ou du contre-projet édulcoré proposé par le Conseil fédéral, également au mois d’août. À condition toutefois de vaincre les oppositions de quelques politiciens pour qui communes et cantons en font déjà bien assez…

Davantage que pas grand-chose, surtout en Suisse romande, cela ne devrait pourtant pas être trop difficile. Sinon, face à « l’invasion », le calme n’est pas près de revenir dans nos rues et sur nos routes, ce qui serait assurément dommage pour tout le monde. Les cyclistes les plus vulnérables en premier.