Compléments à l’article du magazine Vélo romand n° 41 de l’automne 2016. Ci-dessus un moment fort de l’année 2016: la victoire de Jonathan Fumeaux lors du Championnat de Suisse à Martigny. Photo IAM – Elisa Haumesser

L’équipe IAM n’existera plus l’année prochaine. L’annonce de Michel Thétaz, au mois de mai, fait plus l’effet d’un appel à un éventuel co-sponsor, qu’à celui d’une véritable fin. Et pourtant, semaine après semaine, rien ne vient et il faut se rendre à l’évidence : les coureurs et toutes les personnes de l’encadrement doivent trouver un nouvel employeur.

IAM, c’est, malgré une histoire qui a fait rêver les passionnés de cyclisme en Suisse Romande. Une belle histoire pour les Tschopp, Reichenbach, Fumeaux ou Pellaud ; une histoire qui a révélé un Jarlison Pantano; une histoire qui a confirmé tout le bien qu’on pensait d’unde Martin Elmiger, un cycliste et un homme d’exception; une histoire qui se termine pourtant avec quelques regrets.

« Une aventure humaine »

Michel Thétaz, le patron de l’équipe rivient sur l’ambiance, l’amitié et la manière de tous tirer à la même corde, une une attitude à laquelle il tient: «J’ai vécu une véritable aventure humaine en partageant le quotidien de cette équipe. Il y avait une communion de tous les instants. Et j’admire leur amour du métier. La famille IAM s’est nourrie du professionnalisme des coureurs, de cette aspiration à toujours faire mieux, de la manière de se battre pour réussir. Chez IAM, il n’y a pas de titre mais des compétences. La manière de fonctionner de l’équipe cycliste est une justification de notre approche, de nos méthodes.»

Michel Thétaz: "La famille IAM s’est nourrie du professionnalisme des coureurs, de cette aspiration à toujours faire mieux, de la manière de se battre pour réussir.

Michel Thétaz: « La famille IAM s’est nourrie du professionnalisme des coureurs, de cette aspiration à toujours faire mieux, de la manière de se battre pour réussir. » Photo IAM Cycling

Les bons résultats de l’année 2016, fruit donc d’un aboutissement, ne font-ils pas regretter la fin de l’aventure? «Le vrai regret est de n’avoir pas pu viser plus haut. Je n’ai pas trouvé de co-sponsor, prêt à amener huit millions afin d’engager les coureurs nous permettant de rivaliser avec les plus grands.»

Un nouvel emploi: compliqué pour certains

Et tant que patron, Michel Thétaz a le devoir aussi de tout faire pour que les employés de IAM Cycling aient le plus de chance possible de retrouver un emploi. Il ne les laisse pas tomber : «Nous sommes derrière le staff. D’ailleurs, dès le mois de mai, nous avons envoyé à toutes les équipes la liste des membres de l’encadrement accompagnée de leur pedigree et de leurs compétences. C’est une initiative qui a été relevée, même si elle n’a pas encore permis à tous de retrouver un emploi. Pour les coureurs qui restent c’est compliqué car ils correspondent à un profil particulier dont les équipes sont déjà pourvue.»

La fin de IAM est aussi la fin d’une époque pour le cyclisme Suisse, dans l’attente de la confirmation des bruits du peloton, qui annoncent la création d’une nouvelle équipe dans les deux à trois ans.

Patrick Délétroz

L’histoire de IAM cycling en bref

A sa création, en 2013, l’équipe n’ambitionne pas d’intégrer le World Tour, du moins pas immédiatement. En recrutant Sylvain Chavanel et Jérome Pineau en 2014, elle s’ouvre les portes du Tour de France. En 2015, sous la pression de l’UCI, elle demande sa licence World Tour et l’obtient sans difficulté. Au mois de mai 2016, Michel Thétaz annonce que, sans la venue d’un co-sponsor, l’équipe n’existera plus en 2017. Les 12 millions de budget doivent être doublés pour permettre de rivaliser avec les grosses équipes que sont Sky ou BMC.

Résultats marquants :

2015

TDF : huitième place au général pour Mathias Frank, premier coureur MPCC

2016

Giro : une victoire d’étape pour Roger Kluge

TDF : une victoire d’étape pour Jarlinson Pantano

Vuelta : une victoire d’étape pour Jonas Van Genechten et une pour Matthias Frank