Avec 136 kilomètres et 4,000 mètres de dénivelé positif au programme, la première étape de la Haute Route Alpes 2016 fut un vrai test pour de nombreux concurrents. Ce matin, près de 500 cyclistes amateurs se sont élancés depuis la Promenade des Anglais à Nice et n’ont eu guère le temps de s’échauffer avant de commencer à grimper. Juste à la sortie de la ville, ils ont emprunté le petit col de Nice avant de s’attaquer à deux ascensions majeures, le col de Turini et le col de St-Martin. Après une longue portion dans la vallée de la Tinée, les participants ont terminé l’étape par une dernière difficulté, l’ascension courte mais raide vers la station d’Auron.
Durant cette première journée, les participants de 50 nationalités différentes ont laissé loin derrière eux les vacances et la côte d’azur pour grimper à travers les gorges d’où on pouvait entendre le son de la rivière qui serpentait quelques centaines de mètres plus bas. À mesure que les coureurs se dirigeaient vers le nord sous un ciel sans nuage, ceux qui avaient laissé trop de force dans les premiers kilomètres ont commencé à en payer le prix. Avec un pourcentage moyen de 5% sur 20 kilomètres, le col de Turini a mis en condition les coureurs sur le challenge qui les attend tout au long de la semaine. La Britannique Gretchen Miller, vétéran de la Haute Route et l’une des 50 femmes du peloton, a adoré chaque minute de l’ascension. « C’est super, je me sens vraiment bien », a-t-elle déclaré alors qu’elle s’employait dans l’ascension. « C’est un col incroyable pour commencer la semaine ».
Devant elle, les cyclistes se regroupaient par groupe de niveau et s’employaient à garder le rythme. S’est ainsi formé sur la route un mini peloton représentatif de la Haute Route avec des coureurs venus des quatre coins du monde roulant ensemble. Ainsi, le Britannique Andrew Knight menait ce peloton formé par le Suisse Stefan Regli et l’Italien Claudio Licheri. Marvin Hernandez et son fils Andrey, originaires du Costa Rica, ainsi que la Thaïlandais et participant à la Triple Couronne Tamrongat Sawatrungsri fermaient la marche. Chez les hommes, l’étape a été remportée par le Français David Polveroni, finisher de la Triple Couronne en 2015, qui a franchi la ligne en 3h55. Son compatriote Julien Lodolo prend la deuxième place avec un peu moins de 5 minutes de retard. L’Américaine Brooke Mead a été la première femme à franchir la ligne et se classe en 63ème position au général. La Suissesse d’adoption roule pour l’association caritative officielle de la Haute Route, la fondation Team Type 1, qui récolte des fonds pour lutter contre le diabète infantile de type 1 dans les pays en voie de développement.
Une deuxième étape d’anthologie
Quand les coureurs se sont inscrits à la Haute Route Alpes il y a quelques mois, ils se sont certainement pris à rêver à l’ascension du col de la Bonette sous un soleil matinal, avec des paysages à couper le souffle en toile de fond. Et c’est bien ce qui les attendait aujourd’hui en ouverture de la deuxième étape de la Haute Route Alpes 2016 entre Auron et Risoul. Les participants ont en effet testé leur résistance physique et mentale face à la Bonette, quatrième plus haut col routier des Alpes à 2,715 mètres d’altitude. La Bonette est un col de première catégorie qui s’élève depuis la vallée de la Tinée à travers les arbres, traverse de vastes prairies puis s’ouvre sur un paysage lunaire. La route ne cesse de grimper sur 24 kilomètres avec une pente moyenne de 6,3% mais avec des portions bien plus pentues. Avec un soleil estival commençant à darder ses rayons sur le peloton et des portions à 10%, la dernière section, fut parmi les plus difficiles. La plupart des coureurs se sont mesurés à ce géant des Alpes en silence, concentrés sur chaque coup de pédale pour atteindre le sommet.
L’Américain Robert Woodley, qui roule à l’avant du peloton, a ressenti des difficultés à respirer vers le sommet, comme beaucoup de coureurs : « C’était incroyable, » a-t-il déclaré. « C’est la première fois que je grimpe la Bonette. C’est une ascension difficile et on se fait avoir par l’altitude. Ça a été plus difficile que je ne l’imaginais. » Et comme si l’ascension de la Bonette en elle-même n’était pas suffisante, la suivante sur la liste était celle de Vars. Le peloton s’est ensuite attaqué à la montée finale de 13 kilomètres vers Risoul. Les coureurs ont puisé dans leurs réserves pour venir à bout des sections à 7-8%, notamment les coureurs à l’arrière du peloton qui ont souffert de la chaleur. Pour le deuxième jour consécutif, l’étape a été remportée par le Français David Polveroni. Chez les femmes, la Britannique Victoria Grimmer prend la tête du classement général au détriment de sa rivale américaine, Brooke Mead, la devançant de seulement 8 secondes.