De la clé dynamométrique aux porte-bagages en passant par les vestes réfléchissantes, l’entreprise zurichoise Velok fournit toute la gamme d’accessoires et de périphériques recherchés par les cyclistes. En devant tenir comptes de spécificités du marché romand!

Le client entrant chez un marchand de cycles ne le sait pas forcément, mais il y a de bonnes chances que le produit qu’il convoite provienne de Velok. La petite société de Bassersdorf, avec sa quinzaine d’employés, fournit plus de 2000 magasins en Suisse, dont environ 300 en Suisse romande. Elle importe et distribue – mais ne fabrique pas – 35 marques, écoulées auprès des spécialistes à des prix se situant « dans la moyenne supérieure ». Comme le dit le directeur de Velok Renato Sonderegger, « nous sommes trop petits pour casser les prix. Notre but, c’est de fournir des produits de qualité, avec un bon service, et d’assurer une livraison rapide. »

Comme partout, les marges sont sous pression. « Nous sommes en concurrence en Suisse avec une quarantaine d’importateurs. C’est beaucoup trop », estime M. Sonderegger. « Heureusement, la Suisse est un pays de vélo. » Pas de larmoyades, donc, chez ce passionné de la petite reine, dont l’entreprise, qui aura 25 ans l’an prochain, a fait son trou grâce aussi à ses représentants qui essaiment le territoire. « La Suisse romande a ses exigences propres. Nous nous sommes rendu compte qu’il nous fallait un représentant francophone pour faire le lien avec les magasins romands. Sinon, le courant ne passe pas vraiment », explique le patron.

Romands mal éclairés

Au niveau des produits vendus aussi, il constate des différences. « Les Romands se montrent un peu plus décontractés, disons », lâche-t-il, en prenant bien soin de choisir ses mots pour éviter toute connotation négative. « Par exemple, nous ne vendons quasiment pas de phares en Suisse romande, alors que nos produits d’éclairage, de fabrication allemande, sont excellents », observe-t-il. « Idem pour les vestes réfléchissantes (pour rouler la nuit), dont nos ventes en Romandie sont beaucoup trop faibles », s’étonne-t-il.

Un vendeur de cycles de la place de Genève le confirme: « C’est vrai, les cyclistes romands sont peut-être plus négligents (pour l’éclairage) », dit-il. Questionné sur Velok, le vendeur  souligne le côté très éclectique des produits proposés. Velok, via notamment l’importation des produits de l’Américain Park Tool, se montre par exemple très pointu dans l’outillage, que ce soit à l’usage des marchands de cycles ou des clients souhaitant s’équiper et réparer eux-mêmes. Le vendeur se montre pleinement satisfait de la gamme fournie.

 

 

 

Au final, Velok – dont les employés sont presque tous des cyclistes aguerris – mise sur le label « qualité suisse » (pour l’approvisionnement et le conseil), même si tous ses produits, à l’exception des porte-bagages, proviennent de l’étranger. Sa connaissance du terrain – et des différences de mentalité – doit permettre à l’entreprise de prospérer dans un univers très compétitif!

Par Olivier Petitjean